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Être parent aujourd’hui : entre bienveillance et surcharge mentale

 

Aujourd’hui, être parent, ce n’est plus seulement changer des couches, faire les devoirs ou gérer les crises du soir. C’est aussi essayer de faire tout ça avec bienveillance, sans crier, sans punir, en restant à l’écoute… Bref, en étant au top tout le temps. Et soyons honnêtes : c’est épuisant.

Entre les attentes qu’on s’impose, celles que renvoient les réseaux sociaux, et les mille choses à penser chaque jour, beaucoup de parents se sentent au bord de la saturation. Bienveillance, oui. Mais à quel prix ? Et surtout, comment tenir dans la durée sans s’oublier ?

 

La parentalité bienveillante : une belle idée… mais exigeante

On entend partout parler de parentalité positive, d’écoute active, de gestion des émotions, de limites bien posées mais avec douceur. Et sur le papier, c’est magnifique. On veut tous des enfants épanouis, respectés, et un lien de confiance fort.

Mais dans la vraie vie ? Quand on n’a pas dormi, qu’on sort d’une journée de boulot stressante, que le petit renverse son jus par terre pendant que le grand pique une crise pour ne pas faire ses devoirs… la bienveillance peut vite nous sembler lointaine.

Le problème, ce n’est pas l’idéal en lui-même. C’est le niveau d’exigence qu’il implique. Comme si on devait tout faire parfaitement, tout le temps. Et forcément, on culpabilise dès qu’on hausse un peu le ton ou qu’on lâche un « non, parce que c’est comme ça ! ».

 

La surcharge mentale : ce poids qu’on porte (souvent en silence)

En parallèle, il y a cette fameuse charge mentale. Vous savez, ce truc invisible qui nous fait penser en permanence à tout ce qui doit être fait : acheter des couches, remplir le cahier de liaison, préparer le sac de piscine, prendre rendez-vous chez le dentiste, répondre aux mails de l’école, gérer les émotions de chacun, etc.

C’est une pression constante, un fond sonore mental qui ne s’éteint jamais. Et souvent, on n’en parle pas, parce que ça semble « normal ». Pourtant, ça use. Beaucoup.

 

Comment trouver un équilibre (sans se perdre) ?

Heureusement, il existe quelques pistes pour respirer un peu sans renoncer à nos valeurs de parent.

            Déculpabiliser. On ne sera jamais parfait·e. Et ce n’est pas grave. Nos enfants ont besoin de parents humains, pas de super-héros. Il vaut mieux un parent imparfait mais aimant, qu’un parent parfait en apparence mais au bord du burn-out.

 

            Dire stop à la pression. On n’est pas obligé de suivre tous les conseils qu’on lit ou entend. Chaque famille est différente, chaque enfant aussi. Faites ce qui fonctionne pour vous, pas ce que les autres disent de faire.

 

            Se ménager. Un parent épuisé ne peut pas être disponible émotionnellement. S’autoriser des moments pour soi, se faire aider, partager les tâches (quand c’est possible), ce n’est pas égoïste. C’est nécessaire.

            Créer du lien, pas du contrôle. La bienveillance, ce n’est pas tout porter sur ses épaules. C’est construire une relation de confiance, avec des hauts et des bas. Et c’est aussi montrer à son enfant qu’on a, nous aussi, des émotions et des limites.

 

Être parent aujourd’hui, c’est souvent marcher sur un fil : entre l’envie de bien faire et le risque de s’oublier. La bonne nouvelle ? Il n’y a pas de recette parfaite, mais plein de façons d’avancer, pas à pas, en écoutant à la fois son enfant… et soi-même.

Et si on lâchait un peu la pression ? Être un bon parent, c’est aussi savoir dire : « Là, j’ai besoin de souffler. » Et ça, c’est peut-être la plus belle forme de bienveillance.

 

Christine GONUL, éducatrice de jeunes enfants

 

 

Publié en juin 2025