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TDAH chez les moins de 3 ANS : Que faire ? A quel moment s’inquiéter ?

Le TDAH est d’origine neurobiologique et implique un déséquilibre des neurotransmetteurs (dopamine et noradrénaline), impactant :
🔸 Le cortex préfrontal (régulation de l’attention et du contrôle des impulsions).
🔸 Le système limbique (gestion des émotions).

 

Chez l’enfant de moins de trois ans :

Des signes de TDAH peuvent apparaître dès la petite enfance, parfois avant l’âge de 3 ans, mais le diagnostic est généralement posé plus tard (vers 6-7 ans) pour éviter de confondre ces comportements avec une simple immaturité.

 

Signes possibles chez le jeune enfant (2-5 ans)

 

1. Inattention

  • Ne semble pas écouter quand on lui parle
  • A du mal à suivre des consignes simples
  • Passe rapidement d’une activité à une autre sans terminer
  • Perd souvent ses jouets ou oublie où il a mis ses affaires
  • Difficulté à se concentrer sur des activités calmes (puzzle, lecture, dessin)

 

2. Hyperactivité

  • Court partout, grimpe sur les meubles sans peur du danger
  • A du mal à rester assis, même pendant les repas
  • Bouge sans cesse les mains, les pieds, se tortille en position assise
  • Parle beaucoup et fort, interrompt souvent les adultes

 

3. Impulsivité

  • Fait des crises de colère intenses et fréquentes
  • A du mal à attendre son tour (ex. : dans un jeu pour manger)
  • Interrompt les conversations et coupe la parole aux autres
  • Fait des actions risquées sans réfléchir aux conséquences

 

À quel moment s’inquiéter ?

Si ces comportements sont :
Fréquents (presque tous les jours)
Intenses (plus marqués que chez les autres enfants du même âge)
Durables (persistant depuis plusieurs mois)
Impactent la vie quotidienne (relations avec les autres, adaptation à la crèche ou l’école)

 

En grandissant chez l’enfant on assiste a une persistance voire même une évolution des trois principaux types de symptômes :

1. Inattention

2. Hyperactivité

3. Impulsivité

 

En grandissant, d’autres signes peuvent également apparaîtrent :

  • Difficultés scolaires malgré un potentiel intellectuel normal
  • Manque d’organisation dans ses devoirs ou ses affaires
  • Difficulté à gérer la frustration et les émotions
  • Relations compliquées avec les autres enfants (comportement impulsif, difficulté à respecter les règles du jeu)

 

Pourquoi les enfants TDAH bougent souvent et ont du mal à écouter :

 

Un cerveau en quête de stimulation

Leur cerveau présente un déficit en dopamine et en noradrénaline, des neurotransmetteurs impliqués dans la motivation, l’attention et le contrôle des impulsions. Pour compenser ce manque, ils recherchent constamment des stimulations, ce qui explique pourquoi ils bougent sans arrêt et passent d’une activité à une autre.

 

Une difficulté à réguler l’attention

Les enfants TDAH ne manquent pas d’attention, mais plutôt de contrôle sur leur attention. Leur cerveau a du mal à filtrer les informations importantes et à ignorer les distractions. Par exemple, en classe, un bruit de chaise ou un oiseau dehors peut capturer leur attention aussi fortement que la voix du professeur.

 

 

Un besoin de bouger pour mieux réfléchir

Le mouvement peut les aider à maintenir leur concentration. Certains enfants TDAH écoutent mieux quand ils dessinent, manipulent un objet ou bougent légèrement. Les empêcher de bouger peut en fait aggraver leur inattention.

 

Une impulsivité naturelle

Leur cortex préfrontal, qui gère l’inhibition des comportements, est moins actif. Cela signifie qu’ils ont du mal à retenir leurs impulsions, ce qui peut donner l’impression qu’ils « n’écoutent pas » ou « ne respectent pas les consignes », alors qu’en réalité, leur cerveau les pousse à agir rapidement, sans réfléchir.

 

Une gestion des émotions plus intense

Leurs émotions peuvent prendre le dessus rapidement, ce qui peut les amener à réagir de façon excessive à des situations qui semblent mineures.

 

 Comment les aider ?

  • Accepter leur besoin de bouger (les laisser manipuler un objet, travailler debout, utiliser des balles anti-stress…)
  • Utiliser des consignes courtes et claires
  • Encourager la motivation avec des récompenses et des défis ludiques

 

 

-Adopter une attitude bienveillante et compréhensive

🔹 Éviter les jugements et la stigmatisation : le TDAH n’est pas un manque de volonté mais un trouble neurodéveloppemental.
🔹 Reconnaître ses efforts plutôt que seulement pointer ses difficultés.
🔹 Valoriser ses points forts (créativité, curiosité, énergie, spontanéité).
🔹 Faire preuve de patience et éviter de s’énerver face à son agitation ou son impulsivité.

 

-Mettre en place un cadre clair et structuré

🔹 Fixer des règles simples et explicites : utiliser des phrases courtes et claires.
🔹 Ritualiser les routines : l’enfant TDAH a besoin de repères stables.
🔹 Utiliser des supports visuels (pictogrammes, emploi du temps structuré).
🔹 Anticiper les transitions : prévenir à l’avance un changement d’activité.

 

– Adapter sa communication et son approche pédagogique

🔹Donner une consigne à la fois et s’assurer de sa compréhension.
🔹 Favoriser les apprentissages actifs (jeux éducatifs, manipulations, déplacements autorisés dans certains contextes).
🔹 Utiliser des renforcements positifs (félicitations, encouragements, récompenses symboliques).
🔹 Proposer des temps de pause réguliers pour éviter la surcharge cognitive.

 

-Gérer les comportements difficiles avec calme et fermeté

🔹 Ignorer les comportements inappropriés légers au lieu de réagir immédiatement.
🔹 Encadrer les comportements impulsifs avec des alternatives : “Tu peux demander au lieu de taper.”
🔹 Utiliser un ton neutre et posé en cas de crise, et ne pas crier pour éviter d’aggraver la situation.
🔹 Aider l’enfant à exprimer ses émotions et proposer des stratégies pour se calmer (respiration, coin calme, objet anti-stress).

 

Stéphanie Maison, psychologue clinicienne

 

Publié en juillet 2025